mardi 17 décembre 2013

L'Ilo du docteur Chevreau

Cette tribune est une contribution excellente d'un sympathisant d'Epinay Citoyen, Jean F., dont la connaissance des mécanismes et des pièges de la grande distribution et la grande expérience de militant associatif lui ont donné un regard pointu sur le nouveau centre commercial l'Ilo réalisé à Epinay-sur-Seine.


La grande distribution et la banlieue une histoire vouée à l'échec

L'Ilo a été inauguré à Epinay-sur-Seine le 27 novembre 2013. Il est une réalisation principale du maire Hervé Chevreau, qui a consacré des moyens financiers reçus tous azimuts (50 millions d'argent public !) pour aider à cette construction et à l'installation d'un hypermarché Auchan et de presque 40 enseignes dans des boutiques.

Mais ce maire a tort d'affirmer que c'est un "nouveau" centre commercial. Car si la construction est nouvelle, elle a été faite sur l'emplacement d'un ancien centre commercial, "Epicentre" que les Spinassiens ont connu jusqu'au milieu des années 2000.

Epicentre était un gouffre financier et commercial. Ce fut d'abord un Super M, l'enseigne de Monoprix sur le créneau de l’hypermarché. Le groupe Monoprix a ouvert à partir de 1968 des magasins Super M, principalement en banlieue parisienne (Bois d’Arcy, Malakoff). Ces magasins n'ont pas connu le succès et ces hypers ont ensuite fermé.

A Epinay le Super M d'Epicentre a fermé dans les années 90. Il a fallu trouver une nouvelle enseigne. C'est finalement Leclerc qui s'était installé au coeur d'Epinay mais encore une fois ce fut un échec et la fermeture quelques années plus tard. Maintenant donc c'est Auchan qui ouvre. Mais les défauts restent les mêmes : endroit peu accessible par l'automobile, parking cher, et insécurité dans les magasins et autour.

La question se pose donc : 

Après deux échecs était il vraiment intelligent de tenter le même pari une 3e fois ?

En 1973 le groupe humoristique "Les Charlots" a fait une grande satyre de cette manie des villes de banlieue de faire des hypermarchés.Et quand on le revoit on ne peut pas ne pas penser à l'Ilo à Epinay. La ville a des problèmes : chômage ou petits boulots, logements mal construits et sans confort, transports catastrophiques et bondés, et des jeunes souvent désoeuvrés... mais malgré tout l'esprit d'entraide et le côté bon enfant qu'on trouve encore dans les quartiers !

Et donc, dans ce film, un supermarché "Euromarché" sort de terre pour satisfaire la populatione t surtout les appétits voraces de la grande distribution qui se développe alors (Epicentre date de cette époque). D'ailleurs le film a été tourné en banlieue parisienne et c'est le magasin d'Athis-Mons (Essonne) qui a servi de décor pour le film.

On y voit exactement les mêmes stratagèmes qu'à l'Ilo d'Epinay : ouverture en fanfare avec une ambiance festive artificielle et pleine de bruit (voir couverture de "Epinay tranxène" ci-dessous), promos tape à l'oeil, activités pseudo-ludiques qui infantilisent la clientèle...

Les conclusions du film restent valables, malgré l'image plus "hype" que veut se donner l'Ilo :
- la grande distribution en banlieue ne change pas la vie des gens, ne crée pas de valeur ajoutée et d'emploi
- elle tue le petit commerce (comme l'épicerie tenue par Michel Galabru dans le film et qui est un vrai lieu de rencontre et d'entraide)
- elle prend les clients et habitants de banlieue populaire pour des purs consommateurs
- elle n'a qu'un but : faire dépenser l'argent des gens, TOUT leur argent... même s'ils n'en ont pas beaucoup !


L'hypermarché et l'hypermarchandise (Jean Baudrillard)

Jean Baudrillard était un pionnier de la pensée de l'écologie sociale et il fut l'un des premiers à décrire la perversité de la grande distribution et de l'hypermarché. Voilà un extrait de L'effet Beaubourg en 1978.

A trente kilomètres à la ronde, les flèches vous aiguillent vers ces grands centres de triage que sont les hypermarchés, vers cet hyperespace de la marchandise où s'élabore à bien des égards une socialité nouvelle. Il faut voir comment il centralise et redistribue toute une région et une population, comment il concentre et rationalise des horaires, des parcours, des pratiques - créant un immense mouvement de va-et-vient tout à fait fait semblable à celui des commuters de banlieue, absorbés et rejetés à heures fixes par leur lieu de travail.
Profondément, c'est une autre sorte de travail qu'il s'agit ici, d'un travail d'acculturation, de confrontation, d'examen, de code et de verdict social : les gens viennent trouver là et sélectionner des objets-réponses à toutes les questions qu'ils peuvent se poser ; ou plutôt ils viennent eux-mêmes en réponse à la question fonctionnelle et dirigée que constituent les objets. Les objets ne sont plus des marchandises ; ils ne sont même plus exactement des signes dont on déchiffrerait et dont on s'approprierait le sens et le message, ce sont des tests, ce sont eux qui nous interrogent, et nous sommes sommés de leur répondre, et la réponse est incluse dans la question. Ainsi fonctionnent semblablement tous les messages des médias : ni information, ni communication, mais référendum, test perpétuel, réponse circulaire, vérification du code.
Il faut que la masse des consommateurs soit homogène à la masse des produits (comme il faut, dans le système universel des test, que la réponse ne soit qu'un écho signalétique de la question). La confrontation et la fusion (la confusion) de ces deux masses qui s'opèrent dans l'hypermarché font de celui-ci quelque chose de très différent non seulement des marchés traditionnels, mais encore des supermarchés, qui ne sont que des épiceries à grande échelle. Ici apparaît la masse critique au-delà de laquelle la marchandise devient hypermarchandise, qui n'est plus liée à des besoins distincts et à leur satisfaction, à des signes encore distincts de statut et de prestige, mais qui constitue une sorte d'univers signalétique total, ou de circuit intégré, qu'une impulsion parcourt et maintient de part en part, transit incessant des choix, des sélections, des marques, de la publicité. Ici, tous les produits n'ont d'autre objectif que de vous maintenir en état de masse intégrée, de flux transistorisé, de molécule aimantée. C'est cela qu'on vient apprendre ici ; c'est l'hyperréalité de la marchandise.
Pas de relief, de perspective, de ligne de fuite où le regard risquerait de se perdre, mais un écran total où les panneaux publicitaires et les produits eux-mêmes dans leur exposition ininterrompue jouent comme des signes équivalents et successifs. Il y a des employés uniquement occupés à refaire le devant de la scène, l'étalage en surface, là où le prélèvement des consommateurs a pu créer quelque trou. Le self-service ajoute encore à cette absence de profondeur : un même espace homogène, sans médiation, réunit les hommes et les choses, celui de la manipulation directe. Mais qui manipule l'autre ? 
Même la répression s'intègre comme signe dans cet univers de simulation. La répression devenue dissuasion n'est qu'un signe de plus dans l'univers de persuasion. Les circuits de télévision antivol font eux-mêmes partie du décor de simulacres. Une surveillance parfaite sur tous les points exigerait un dispositif de contrôle plus lourd et plus sophistiqué que le magasin lui-même. Ce ne serait pas rentable. C'est donc une allusion à la répression, un « faire-signe » de cet ordre, qui est mis là en place ; ce signe alors peut coexister avec tous les autres, et même avec l'impératif inverse, par exemple celui qu'expriment d'immenses panneaux vous invitant à vous détendre et à choisir en toute sérénité. Ces panneaux, en fait, vous guettent et vous surveillent aussi bien, ou aussi peu, que la télévision « policière ». Celle-ci vous regarde, vous vous y regardez, mêlé aux autres, c'est le miroir sans tain de l'activité consommatrice, jeu de dédoublement et de redoublement qui referme ce monde sur lui-même. 
L'hypermarché est inséparable des autoroutes qui l'étoilent et l'alimentent, des parkings avec leurs nappes d'automobiles, du terminal de l'ordinateur – plus loin encore, en cercles concentriques -, de la ville entière comme écran fonctionnel total des activités. L'hypermarché ressemble à une grande usine de montage, à cecié près que, au lieu d'être liés à la chaîne de travail par une contrainte rationnelle continue, les agents (ou les patients), mobiles et décentrés, donnent l'impression de passer d'un point à l'autre de la chaîne selon des circuits aléatoires. Les horaires, la sélection, l'achat sont aléatoires, eux aussi, à la différence des pratiques de travail. Mais il s'agit bien quand même d'une chaîne, d'une discipline programmatqiue, dont les interdits se sont effacés derrière un glacis de tolérance, de facilité et d'hyperréalité. L'hypermarché est déjà, au-delà de l'usine et des institutions traditionnelles du capital, le modèle de toute forme future de socialisation contrôlée : retotalisation en un espace-temps homogène de toutes les fonctions dispersées du corps et de la vie sociale (travail, loisir, nourriture, hygiène, transports, médias, culture) ; retranscription de tous les flux contradictoires en termes de circuits intégrés ; espace-temps de toute une simulation opérationnelle de la vie sociale, de toute une structure d'habitat et de trafic. 
Modèle d'anticipation dirigée, l'hypermarché (aux USA surtout) préexiste à l'agglomération : c'est lui qui donne lieu à l'agglomération, alors que le marché traditionnel était au coeur d'une cité, lieu où la ville et la campagne venaient frayer ensemble. L'hypermarché est l'expression de tout un mode de vie où ont disparu non seulement la campagne mais la ville aussi pour laisser place à l'« agglomération » - zoning urbain fonctionnel entièrement signalisé, dont il est l'équivalent, le micromodèle sur le plan de la consommation. Mais son rôle dépasse de loin la consommation », et les objets n'y ont plus de réalité spécifique : ce qui prime, c'est leur agencement sériel, circulaire, spectaculaire, futur modèle des rapports sociaux. 
La « forme » hypermarché peut ainsi aider à comprendre ce qu'il en est de la fin de la modernité. Les grandes villes ont vu naître, en un siècle environ (1850-1950), une génération de grands magasins « modernes » (beaucoup portaient ce nom sous une façon ou une autre), mais cette modernisation fondamentale, liée à celle des transports, n'a pas bouleversé la structure urbaine. Les villes sont restées des villes, tandis que les villes nouvelles sont satellisées par l'hypermarché ou le shopping center, desservis par un réseau programmé de transit, et cessent d'être des villes pour devenir des agglomérations. Une nouvelle morphogénèse est apparue, qui relève du type cybernétique (c'est-à-dire reproduisant au niveau du territoire, de l'habitat, du transit les scénarios de commandement moléculaire qui sont ceux du code génétique), et dont la forme est nucléaire et satellitique. L'hypermarché comme noyau. La ville, même moderne, ne l'absorbe plus. C'est lui qui établit une orbite sur laquelle se meut l'agglomération. Il sert d'implant aux nouveaux agrégats, comme font parfois aussi l'université ou encore l'usine – non plus l'usine du 19e siècle ni l'usine décentralisée qui, sans briser l'orbite de la ville, s'installe en banlieue, mais l'usine de montage, automatisée, à commandement électronique, c'est-à-dire correspondant à une fonction et à un procès du travail totalement déterritorialisés. Avec cette nouvelle usine, comme avec l'hypermarché ou l'université nouvelle, on n'a plus affaire à des fonctions (commerce, travail, savoir, loisir) qui s'autonomisent et se déplacent (ce qui caractérise encore le déploiement "moderne" de la ville) mais à un modèle de désintégration des fonctions, d'indétermination des fonctions et de désintégration de la ville elle-même, qui est transplanté hors ville et traité comme modèle hyperréel, comme noyau d'une agglomération de synthèse qui n'a plus rien à voir avec la ville. Satellites négatifs de la ville, qui traduisent la fin de la ville, même de la ville moderne, comme espace indéterminé, qualitatif, comme synthèse originale d'une société. 

Un modèle des années 70

On voit particulièrement à L'Ilo la réalisation de cette "philosophie" de l'hypermarché que décrivait Baudrillard : ceux qui l'ont construit et conçu ont même poussé à bout la logique de l'hypermarché puisqu'ils ont encore réinstallé cet hyper en plein coeur de la ville. Ils ont prétendu que ce centre commercial allait tenir le rôle du centre ville d'Epinay.

Ainsi on voit effecitvement que le centre commercial n'a que 3 accès mais que beaucoup de personnes les prennent juste pour traverser et aller de De Lattre à rue de Paris, pour "couper". Le centre commercial remplace l'épicerie, remplace même la ville elle même et selon ses créateurs la ville et le centre commercial se mélangent totalement. On voit même que les boutiques sur la rue de Paris restent vide, car les passages piétons sont maintenant rares dans cette rue mal éclairée et pas très sûre, par rapport à l'allée principale de l'Ilo.

A coté de ça les habitants sentent bien qu'Epinay n'est pas une ville "normale". Il n'y a pas vraiment de lieu où se promener, ou faire des rencontres, peu de cafés, de petits commerces, de parcs vraiment agréables et qui ne soient pas entourés d'immeubles.

C'est parce qu'Epinay n'est pas une ville : c'est juste une extension qui permet à la clientèle de l'hypermarché de vivre tout autour et d'y venir tous les jours et même plusieurs fois par jour. Citons Baudrillard : "L'hypermarché comme noyau. La ville, même moderne, ne l'absorbe plus. C'est lui qui établit une orbite sur laquelle se meut l'agglomération."

Le hard discount, hérésie écologique et sociale
La walmartisation du monde


L'autre aspect de l'Ilo c'est le choix par Auchan du "hard discount". C'est aussi ce que Baudrillard décrit comme parcours fléché du client, avec ses grands panneaux fluos oranges, jaunes, et ses étalages énormes de produits identiques sur parfois presque un mètre de largeur.

L'objectif est clair : avec des clients de plus en plus modestes, les enseignes hard discount comme Wal Mart aux USA ont l'objectif de faire quand même dépenser beaucoup d'argent, et même beaucoup plus que les clients ont besoin de dépenser ! La "walmartisation" transforme les habitudes des consommateurs pour finir par les rendre dépendants de l'hypermarché hard discount.

On trouve ainsi à l'Ilo des produits de très basse qualité mais à des prix qu'on ne peut trouver nulle part ailleurs. Le client finit par s'habituer à ces prix et à ne plus acheter ailleurs, même s'il achète ses oeufs par 15 et ses poulets par 3 alors qu'il n'a besoin que de 6 oeufs et d'1 poulet, parce que 15 oeufs chez Auchan l'Ilo coûtent moins cher que 6 et 3 poulets que 1.

C'est donc aussi une hérésie sociale et écologique car :
- le client est obligé de venir en voiture, doit consacrer un budget plus important à ses déplacements et dépense presque tout son argent disponible dans ses "courses"
- on incite le client à privilégier la quantité à la qualité, avec des produits mauvais mais on laisse penser qu'il vaut mieux "plus" que "meilleur"
- on favorise les problèmes d'obésité qui ont explosé aux USA en grande partie à cause de la walmartisation
- et in fine  le tout n'a pas d'autre objectif que d'augmenter les profits d'Auchan et de la grande distribution, rappelons le !

La monstruosité urbanistique et architecturale de l'Ilo

Enfin, mais ça rejoint la réflexion de Baudrillard, l'architecture de l'Ilo montre bien les préjugés de sa conception et la façon dont les architectes considèrent la population d'Epinay. Les architectes prétendent que l'Ilo s'inspirent du parc Güell de Barcelone, mais rien ne ressemble moins à un parc que le centre commercial l'Ilo. En fait, si l'on regarde d'autres centres commerciaux récents (Aéroville, Beaugrenelle) on voit que l'Ilo fait tout le contraire : les nouveaux centres commerciaux essaient souvent d'avoir une ambiance calme, un peu luxueuse, et donner aux gens une impression de confort.

Là c'est l'inverse : l'ambiance est bruyante, des couleurs fluos partout, du mouvement dans tous les sens, la cohue, les passages de jeunes et de familles dans la galerie. Même les escalators ont été faits pour qu'on soit obligé de monter à l'étage et qu'il soit compliqué de descendre et de sortir. Avec seulement 3 portes de sortie, en plus, et aucune boutique qui ouvre à la fois sur la galerie et sur la rue, on a à l'Ilo l'impression d'être vraiment enfermé, "séparé" de la ville, comme si toute la ville y entre mais qu'il est difficile d'en sortir. Le résultat c'est une ambiance anxiogène, aggravée par un bruit permanent de foule qui résonne encore pire que dans les plus mauvaises gares.

Conclusion

L'Ilo est donc :

- la réalisation en 2013 d'un projet des années 70

- un hypermarché voué à l'échec comme ses prédécesseurs

- une catastrophe sociale et écologique par le modèle hard discount hérité de Walmart

- un monstre urbanistique conçu comme le noyau de la ville et qui en même temps se présente comme un blockhaus qui enferme le client et crée l'angoisse.

jeudi 12 décembre 2013

Inscris-toi pour voter, c'est un droit, c'est gratuit et c'est sans risque !

Tu veux jouer un rôle pour ta ville Epinay-sur-Seine ? 

Tu veux décider qui sera le maire pendant 6 ans ? 

Tu veux que les choses changent ? 

Tu ne sais pas si tu veux voter mais tu ne veux pas avoir de regrets dans 3 mois ?

Tu veux être écouté et entendu ?

ALORS COMMENCE PAR T'INSCRIRE SUR LES LISTES ELECTORALES !

Si tu es de nationalité française ou UE et que tu as 18 ans (ou que tu les auras avant le 23 mars)...

Alors il suffit d'aller en mairie (ou mairie annexe) aux heures d'ouverture, avec :
- 1 pièce d'identité
- 1 justificatif de domicile (quittance de loyer, facture EDF)

Et demander d'être inscrit pour voter (ou vérifier que tu es bien inscrit) pour voter aux municipales 2014 (et aux européennes en juin 2014).

AVANT LE 31 DÉCEMBRE 2013

Après il sera trop tard et tu seras obligé de rester chez toi...

C'EST GRATUIT, ÇA PREND 5 MINUTES, C'EST SANS RISQUE
ET C'EST UN DROIT !!!


Toutes les infos :

Pour pouvoir voter en 2014, les citoyens français et de l’Union européenne doivent être inscrits sur les listes électorales. La date limite d’inscription est fixée au 31 décembre 2013.
L’inscription est automatique pour les jeunes de 18 ans. En dehors de cette situation, l’inscription sur les listes fait l’objet d’une démarche volontaire (à effectuer au plus tôt).
L’inscription sur les listes électorales est possible selon 3 modalités :
  • soit en se rendant à la mairie avec les pièces exigées (formulaire d’inscription, pièce d’identité et justificatif de domicile),
  • soit par courrier en envoyant à la mairie le formulaire d’inscription, une photocopie d’une pièce d’identité et d’un justificatif de domicile,
À noter : les citoyens de l’UE sont dans l’obligation d’utiliser des formulaires spécifiques :
En 2014, les élections municipales se dérouleront les dimanches 23 et 30 mars 2014 et les européennes le dimanche 25 mai 2014.


mercredi 4 décembre 2013

jeudi 24 octobre 2013

Les propos du maire d'Épinay

Hervé Chevreau, maire d'Épinay-sur-Seine, est aussi un homme politique aux idées extrêmes qui s'illustre régulièrement par des propos intolérables  ! C'est en tout cas ce qui ressort du nombre incroyable de témoignages dont a pris connaissance Épinay Citoyen avec à ce jour de nombreux faits rapportés par des amis ou de simples personnes qui nous ont contacté et qui garderont l'anonymat.

> Lila C., 34 ans. Elle vit à Épinay depuis 14 ans avec son mari et leurs 3 enfants. Elle a demandé rendez-vous au maire pour plaider sa demande de relogement puisqu'ils vivent à 5 dans un T3 (2 chambres). La réponse apportée par le maire a de quoi surprendre : "Madame, vous comprenez bien qu'à Épinay les Français sont en minorité, donc leurs demandes passent en priorité. C'est ce que m'a dit le maire, mot pour mot" nous a dit Lila.

Lila porte un nom à consonance étrangère. Elle est française et a toujours vécu en France. Son mari et elle travaillent en France et paient leurs impôts en France. Pourtant, pour le maire d'Épinay-sur-Seine, ils ne sont pas assez Français. "Il m'a aussi dit qu'il fait déjà beaucoup pour "nous" parce qu'il avait payé une mosquée" nous a  aussi précisé Lila. Le problème, c'est qu'elle n'a pas parlé religion.

Mais ce n'est pas un cas unique. Il est impossible de citer tous les témoignages mais nous en avons encore retenu deux.

> Christian G. est un père de famille de 43 ans qui a perdu son emploi depuis presque 1 an. Originaire du Congo, il vit à Épinay-sur-Seine depuis l'âge de 21 ans. Il a profité de croiser le maire lors d'une fête de quartier pour lui expliqué sa situation. Il raconte :

"Le maire a un peu esquivé la discussion pendant la fête mais comme je suis pas du genre à lâcher prise et que ne je n'ai pas d'autres opportunités pour lui parler, je me suis pressé d'aller le revoir quand il est parti. Je lui ai demandé Monsieur le maire vous n'avez besoin de personne à la mairie, même pour un boulot difficile ? Et il m'a répondu : Désolé mais c'est pas les Tropiques ici, tous les boulots sont durs pour vous."

> Mais cela ne fait que confirmer son comportement face à d'autres personnes, par exemple une mère en difficulté qui nous a envoyé un message. Elle a deux enfants dont un handicapé et obligée de s'en occuper toute la journée, elle a du arrêter de travailler. Elle vit dans un logement au 3e étage, qui n'est pas adapté et où elle n'a pas la place pour installer un lit médicalisé. Pendant 4 ans, elle a fait plusieurs demandes de relogement sans succès. Elle a finalement obtenu un rendez-vous à la mairie. Lors de ce rendez-vous, la personne face à elle a fait la sourde oreille. Découragée, face aux mêmes réponses de ce service, elle part. En partant, elle passe devant la mairie et voit le maire monter dans sa voiture. Elle se précipite vers lui pour lui expliquer sa situation et voici ce qu'il lui répond :

"Le maire m'a dit Vous ne voulez pas travailler, c'est votre choix, mais vous pouvez pas demander qu'on vous aide dans ce cas. Vous ne comprenez pas qu'on est dans un pays où il faut travailler pour avoir des droits, c'est à vous de vous adapter. Elle lui répond : "Je travaille depuis que j'ai 16 ans mais depuis que j'ai été frappée par ce malheur je peux pas abandonner mon enfant, et sa maladie s'aggrave à cause du logement où on vit." Il est monté dans sa voiture et est parti.

Nous disposons de nombreux récits du même genre et qui montrent tous le même visage honteux du maire d'Épinay. Ce maire traite les gens d'une façon inhumaine et injurieuse et se montre très facilement limite dans ses propos ! C'est inacceptable mais que peuvent faire ces citoyens dans les situations où ils se trouvent, alors qu'ils craignent même d'avoir des problèmes avec leur bailleur si ils sont identifiés (pour cette raison les prénoms et certains détails ont été changés).



mercredi 18 septembre 2013

Manifeste : la Banlieue fait partie de la République !

Le groupe Épinay Citoyen a été fondé par des personnes d'origines diverses, rassemblés par leur attachement à la ville d'Épinay-sur-Seine (93) et par leur conviction que la banlieue et ses quartiers populaires méritent mieux que le sort réservé depuis des décennies par les décideurs politiques. Ce texte est le fruit de notre travail concerté depuis des mois.

Certains d'entre nous y sont nés, y ont grandi, y ont étudié, d'autres y sont venus dans le cadre de leur travail ou poussés par le besoin de trouver un logement. Mais tous, nous nous sentons citoyens à part entière de cette ville où les identités mélangées de ses résidents sont la première richesse ! Citoyens français, européens ou étrangers, nous n'avons à l'heure actuelle pas tous la possibilité de voter mais sommes déterminés à faire entendre notre voix dans les enjeux démocratiques.

Depuis de nombreuses années nous avons vu la situation à Épinay-sur-Seine se dégrader de façon constante sans que rien ne soit fait pour améliorer le cadre de vie de ses habitants. Le taux de chômage à Épinay bat des records même par rapport aux chiffres déjà calamiteux au niveau national et dans le 93. L'insécurité est un problème grave qui pèse sur notre quotidien, les habitants des quartiers sont les premiers à souffrir de leur abandon par la police et par les politiques. L'activité économique est inexistante dans notre ville, l'urbanisme va toujours dans le sens d'une ville résidentielle à l'environnement dégradé, basée sur les grands ensembles et autour d'un centre commercial géant qui fait la promotion du consumérisme et tue les petits commerces de proximité. Les travaux actuels n'aboutiront qu'à renforcer encore la monotonie du quotidien en poussant des milliers de spinassiens  à adopter le rythme « tramway-boulot-dodo ».

Nous faisons aussi le constat d'une dégradation des établissements scolaires au niveau d'Épinay-sur-Seine, les enseignants des écoles, des collèges et des lycées sont totalement démunis face à l'échec scolaire et à l'absentéisme, et face à cela la seule réponse opposée par les responsables ministériels est la suppression de moyens et d'heures de cours. Cela renforce l'existence en France d'une éducation à deux vitesses. Les banlieues populaires sont reléguées bien loin des établissements prestigieux, et l'école n'est plus présentée comme la voie de l'ascenseur social et républicain qui donnait autrefois un espoir aux nouvelles générations.

La laïcité, fondement essentiel du pacte républicain, est attaquée sur tous les fronts. La mairie d'Épinay-sur-Seine a financé depuis 2009 la construction et l'entretien d'un lieu de culte, en totale infraction à la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905. De plus, cette atteinte n'a mené qu'à une interminable querelle au sujet du gestionnaire de ces lieux, le maire allant jusqu'à s'impliquer dans la nomination d'un imam, nouvelle infraction à la loi de 1905.

Nous, citoyens d'Épinay-sur-Seine, affirmons notre attachement à la République française, à ses valeurs, aux droits et aux devoirs qui la constituent, et réclamons d'être entendus par les décideurs politiques de la ville.

Face à l'urgence de la situation actuelle, nous souhaitons que nos inquiétudes soient prises en compte par les candidats des élections municipales du mois de mars 2014.

Le premier signe de cette attention sera l'engagement d'appliquer et de défendre intégralement les lois de la République et ses principes à commencer par le tryptique Liberté-Égalité-Fraternité, et par la Laïcité si dangereusement remise en cause en ce début de XXIe siècle. Les citoyens d'Épinay et du 93 ne doivent plus être considérés comme des Français de seconde zone : nous croyons aux valeurs qui nous ont été enseignées à l'école de la République, et que d'autres ont adopté en choisissant le pays des droits de l'homme pour nouvelle patrie. Les élus locaux doivent s'engager !

La Banlieue fait partie de la République : défendons-en les principes les plus élémentaires !




vendredi 13 septembre 2013

Tous au forum des associations samedi 14 septembre !

Samedi 14 septembre, de 10 h à 18 h, 120 associations spinassiennes vous rendez-vous à l'Espace Lumière. Activités sportives, culturelles, bénévolat... il y en aura pour tous les goûts et pour tous les âges ! 


Le Forum des associations sera, une fois de plus, l'occasion de présenter la richesse et la diversité de la vie associative à Épinay-sur-Seine. Répartis par thématiques, les stands des associations vous donneront toutes les informations sur les activités proposées et vous permettront de vous inscrire en avant-première. Envie de pratiquer un sport à la rentrée, de donner libre cours à votre créativité... ? Vous aurez le choix entre de nombreuses disciplines. Quant à ceux qui souhaitent s'impliquer plus, ils pourront rencontrer les associations à la recherche de bénévoles.

Animations et surprises 

Cette journée vous permettra également de tester les joies de la marche nordique avec l'Association Socioculturelle des Résidents de l'Avenir (ASCRA) ou de profiter d'un concert de l'Orchestre d'Harmonie d'Épinay-sur-Seine (à 14 h 30). À l'extérieur, vous pourrez vous lancer dans une partie d'échecs sur un échiquier géant, tester le simulateur d'accident de la Police municipale ou encore découvrir de nouvelles saveurs grâce aux buvettes de l'association Asie du Sud-Est et de l'Association Socioculturelle Portugaise. Une journée idéale pour bien démarrer la rentrée !

Forum des associations 
Samedi 14 septembre de 10 h à 18 h 
Espace Lumière 
Tél. : 01 49 98 13 80

mercredi 11 septembre 2013

Le maire d'Épinay vit à Enghien !


Tout le monde sait maintenant que le maire d'Epinay-Sur-Seine ne vit plus dans sa ville mais à Enghien, la ville du casino, des palaces, des riches...

Alors que la situation d'Epinay est catastrophique pour ses habitants au niveau logement, sécurité, école, emploi, circulation, santé, lui part dans une ville où si on a les moyens tous les services sont là pour les gens les plus aisés !

Au lieu de régler les problèmes d'Epinay le maire Hervé Chevreau nous abandonne et part vivre ailleurs. Il laisse les Spinassiens dans les difficultés et même parfois dans la misère... Mais il n'en a rien à faire car son but est juste de s'enrichir sur le dos des citoyens d'Epinay pour se payer la belle vie à Enghien !

Nous, citoyens d'Epinay, jeunes et moins jeunes, actifs, étudiants, retraités, de tous milieux sociaux et de toutes origines, nous protestons contre cette attitude méprisante pour la population et digne d'une république bananière.

mercredi 28 août 2013

Conflits d'intérêts des élus de la mairie d'Epinay

Jessica, une amie d'Épinay citoyen, nous a fait parvenir le témoignage suivant et a accepté qu'il soit publié. La petite enquête que nous avons effectuée suite au signalement de ses problèmes soulève des problèmes importants en ce qui concerne la liberté d'entreprendre et la liberté du commerce à Epinay-sur-Seine, et sur les conflits d'interêts présents chez les élus de la mairie.
Je suis coiffeuse diplômée actuellement sous statut d'autoentrepreneur. Je suis spinassienne et mère de famille. Ma clientèle devenant plus importante, j'ai eu le projet d'établir un salon dans ma ville avec une amie et collègue : un salon de coiffure pour cheveux de tous types et espace beauté.
Les commerces rue de Paris
Nous avons travaillé dur pour réunir les conditions financières et toutes les garanties nécessaires pour ouvrir un commerce et nous souhaitions réellement nous installer à Epinay car c'est là que je vis et c'est là que nous connaissons la clientèle.
Nous avons cherché à partir du mois de mars des locaux commerciaux disponibles et adaptés pour recevoir notre activité, et bien placés pour que la clientèle vienne nombreuse. Cette recherche est plus difficile qu'on penserait car beaucoup de locaux ont des loyers élevés pour un commerce qui débute, où ne sont pas très accessibles pour des gens de différents quartiers ou des villes voisines.
Nous avons trouvé un local qui correspond à nos critères, rue de Paris, dans le centre ville. J'ai appelé le numéro communiqué pour la location, et je suis tombée sur le service « Espace économique » de la mairie, qui en fait gère ce local. Là, on m'a posé plusieurs questions notamment sur l'activité que je souhaitais développer, et on m'a directement répondu que ce n'était pas possible, sans même étudier nos garanties. J'ai alors demandé si d'autres locaux étaient disponibles dans la ville, on m'a dit que je pouvais faire un dossier pour qu'on m'en propose un, mais que sur de la coiffure ce serait très compliqué. 
J'ai déposé ce dossier en avril et je n'ai toujours pas eu de réponse. La dernière fois que j'ai eu quelqu'un au téléphone, on m'a évoqué la possibilité d'attribuer un local à Orgemont ou à La Source, mais nous pensons que ce serait un risque car ces emplacements sont peu accessibles en transports et la clientèle que nous connaissons ne viendrait pas forcément, de plus les loyers sont très élevés. 
Nous avons vu le dossier traîner et avons fini par étendre notre recherche, et il nous ouvrirons sans doute notre salon dans une ville voisine, en espérant pouvoir ouvrir avant les fêtes de fin d'année alors que nous aurions pu ouvrir dans le centre d'Epinay depuis le printemps dernier.
Nous avons enquêté sur ces questions et avons découvert une situation extrêmement problématique concernant le commerce à Epinay-sur-Seine. L'espace économique gère l'attribution de locaux commerciaux au niveau d'Epinay pour les commerçants : "Après étude de votre projet, l’Espace économique vous communique les coordonnées des propriétaires des locaux disponibles dans la ville." (site). L'espace économique est sous la tutelle de la mairie d'Epinay.

Le problème, c'est que les questions commerciales sont déléguées dans l'équipe du maire à une adjointe au maire, Danielle Le Gloannec, 4e adjointe chargée du commerce, de l’artisanat, du développement local et des centres socioculturels.

Madame Le Gloannec n'est pas seulement adjointe au maire, car elle a une activité professionnelle très prospère en tant que... patronne de salons de coiffure ! En effet, elle est depuis longtemps établie avec l'enseigne "Coup et Coiff" (site) au 28 boulevard Foch, puis a ouvert un second salon depuis plusieurs mois dans le centre d'Epinay, au 44 rue de Paris, à quelques pas du local qui intéressait Jessica... Mais ce n'est pas tout : la SARL Le Gloannec, qui appartient à Mme Le Gloannec a aussi remporté le marché de coiffure pour les personnes âgées de la résidence Arpage (Jacques Offenbach). Enfin, le compagnon de Mme Le Gloannec gère une papeterie-librairie également située boulevard Foch.

Centre commercial L'ilo
On peut donc constater une situation de conflits d'intérêt très grave : Mme Le Gloannec a acquis un statut de monopole sur son secteur alors qu'elle est elle-même adjointe au commerce, et la mairie protège son activité en empêchant des concurrents éventuels de s'installer. Cela va contre tous les principes de la liberté d'entreprendre et de la liberté commerciale. Il serait aussi intéressant de savoir à qui appartiennent ses locaux commerciaux et si elle touche une aide de la mairie pour cela.

Il nous a également été communiqué qu'un autre salon de coiffure "Coup et Coiff" ouvrirait dans le futur dans le centre commercial L'Ilo.

Nous souhaitons à Jessica d'avoir beaucoup de succès dans son prochain établissement. Il est dommage que ce salon lancé par une habitante d'Epinay n'ait pas pu se développer dans notre ville, où elle aurait créé une activité et de l'emploi.

La situation de conflit d'intérêt de certains élus à la mairie d'Epinay méritera en tout cas des éclaircissements.

jeudi 1 août 2013

Vivre dans un quartier d'Épinay, où règne le trafic

Le témoignage suivant est celui d'un ami d'Épinay Citoyen, habitant de La Source, et qui y a toujours vécu. Il a souhaité partager son expérience d'habitant de cette cité, loin de toutes les caricatures et les idées préconçues sur la vie dans les quartiers en banlieue. Pour lever toute crainte sur sa sécurité et celle de ses proches, certains détails, notamment les prénoms, ont été modifiés.

Je m'appelle Marc-Antoine, je vais sur mes 30 ans. Je vis à La Source depuis que j'y suis né, chez mes parents. Quand je dis que je vis dans une cité du 93 à mes amis qui vivent à Paris ou dans des banlieues plus calmes, en général j'ai droit à tout une série d'idées reçues sur la vie en cité. La drogue, la violence, les armes, l'islam, en quelques minutes tout y passe à travers des questions plus proches d'un reportage de TF1 que de ma vie de tous les jours. Les travers de la bien-pensance finissent d'ailleurs toujours par s'exprimer par des constats assez réducteurs du type : « alors c'est possible de grandir dans un quartier sans devenir un wesh ou un trafiquant ? »

Cité de La Source (photo Nicolas Oran)
J'aimerais pourtant que les gens comprennent aussi ce qu'il peut y avoir de bon à grandir dans un quartier populaire : les liens de solidarité, l'ouverture d'esprit sociale et culturelle à mon avis au-dessus de la moyenne. En tout cas il y a encore quelques années. Tout cela a bien pris fin. En 2007, on a même tué l'épicier que tout le monde connaissait et appréciait, une bête rixe pour de l'alcool. Cela a fait la une des journaux pendant quelques jours, puis on a laissé La Source à ses problèmes, à la dérive.

Le problème des reportages catastrophistes c'est qu'ils présentent les quartiers comme un danger pour la France, pour les habitants des villes et des quartiers aisés. C'est la peur des zones de non-droit dont parlait Sarkozy sans avoir jamais rien fait pour endiguer le problème. La réalité, il faut le dire, c'est que les dangers qui existent en banlieue, personne d'autre n'en souffre que les gens qui y vivent. La criminalité, le trafic de drogue, les armes cachées dans les caves : ce n'est pas à Paris ou à Neuilly, ou même dans les quartiers bourgeois d'Épinay-sur-Seine, sur les bords de la Seine, que les gens en souffrent. C'est ici. Si les gens aisés étaient touchés, on peut supposer que la réaction serait plus virulente. Tant que ce ne sont que les pauvres qui souffrent, on ferme les yeux.

Cette criminalité, elle se fait au vu et au su de tout le monde. Il suffit de prendre l'air quelques minutes sur son balcon pour voir dans quel buisson les jeunes du trafic stockent leurs produits dans des sacs plastique pour la journée. Tout le monde sait dans quel immeuble les derniers arrivages d'armes ont été stockés : kalachnikov, taser... D'ailleurs, on voit parfois des gamins s'amuser avec les taser, s'électriser les uns les autres, sans que personne ne s'en inquiète. La vie de ceux qui entrent dans le trafic est ennuyeuse : celui que vous voyez guetter le matin en sortant de chez vous peut être posté au même endroit à la tombée du soleil sans avoir bougé d'un millimètre.

La police ? Nationale ou municipale, elle passe, elle fait ses rondes. On entend les délinquants le signaler aux quatre coins du quartier. Parfois, la voiture s'arrête quelques minutes, puis repart. Elle sait ce qui se passe, mais n'agit pas. En a-t-elle les moyens ? Quelles sont ses instructions ? Personne ne le sait, mais cela fait longtemps que les habitants du quartier savent qu'il ne faut pas compter sur la police. Même pour un problème de voisinage ou une dispute conjugale, la police ne vient plus. Il n'y a que les pompiers qui interviennent, même à contrecœur, en cas d'incendie ou de fuite de gaz (c'est à dire plusieurs fois par an, dans les immeubles du quartier, toujours presque insalubres malgré les soi-disant travaux de rénovation urbaine).

Ceux qui sont postés chaque jour à vendre de la drogue aux voitures des clients (souvent immatriculées 92 ou 75), nous les connaissons forcément, ce sont des enfants du quartier. Moi-même, mon frère, étions souvent à l'école avec eux. De moins en moins car tous ceux de notre génération sont maintenant soit sortis du trafic, soit derrière les barreaux, soit ont pris du galon, soit morts dans les règlements de compte qui agitent la ville régulièrement. Les nouvelles recrues sont de plus en plus jeunes, embrigadées de plus en plus tôt il n'est pas rare d'en voir commencer à participer à cette économie bien peu souterraine à 13 ou 14 ans. Comment est-ce possible ? L'absentéisme scolaire n'a aucune conséquence. Les parents, parfois, surtout quand ils sont isolés, ne savent pas comment contrôler leur enfant, ou ne se rendent pas compte. Parfois aussi, ils ferment les yeux. Difficile aussi pour certains de renoncer à l'argent que leur rejeton ramène, encore plus quand ils ont eux-mêmes commencé à travailler très jeune et jugent finalement cela normal. Beaucoup croient même qu'un enfant ne peut pas faire de prison. Rien de sérieux n'est fait pour sauver les enfants-soldats du trafic. Eux aussi sont délaissés, promis à un avenir sans éducation, sans morale, sans liberté, où pour survivre la criminalité risque bien d'être la seule voie. Encore plus dans une cité où environ 30% de la population est au chômage, et certainement plus d'un jeune sur deux.

Cité d'Orgemont (photo Sectorprod Conception)
Le trafic, la prison, les règlements de compte, voilà à quoi ces familles sont condamnées. Voilà aussi sur quoi prospèrent les extrémistes, les mouvements prônant le terrorisme qui s'implantent dans le quartier, là aussi au vu et au su de tout le monde. La sécurité fait partie des Droits de l'homme et du citoyen dans l'article II de la Déclaration de 1789.

En attendant, les 10 000 habitants de La Source se taisent et supportent les agissements de quelques dizaines de délinquants qui imposent leur loi. Une chape de plomb pèse sur notre ville et sur notre vie. Vivre dans un quartier d'Épinay, c'est bien souvent se battre pour en partir. Ou bien se résigner à se taire, à préserver son chez soi, son hall d'immeuble face à l'insécurité, à la saleté que propagent les délinquants pour mieux manifester à quel point pèse leur autorité. Certains se défoulent par le seul moyen qu'il reste, les urnes : aux législatives de 2012, le Front National a fait un score de près de 12% contre 13,5% pour le premier candidat de la droite classique.

Il y a quelques semaines, une intervention de grande ampleur a été faite dans un autre quartier de la ville (Orgemont). Il paraît que cela n'a rien donné que l'arrestation de quelques petits délinquants et la saisie de ventes équivalent à une journée de « travail ». Il est certain que rien n'est fait. La cité s'endort, en bas, la vente continuera jusqu'au petit matin, puis se poursuivra presque sans pause. À Épinay, le trafic ne s'arrête jamais.

mercredi 24 juillet 2013

Les violations de la laïcité à Épinay par le maire Hervé Chevreau

Cet article récapitule les atteintes par le maire d'Épinay-sur-Seine au principe de laïcité qui découle de la loi de 1905 et de la Constitution de 1958 ("La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale"). 

Le dossier de la mosquée n'en finit pas de faire parler, aux dernières nouvelles celle-ci a réouvert, mais ce n'est qu'une nouvelle étape dans un feuilleton interminable.


Résumé des épisodes précédents


 
Avril 2009 : Le maire Hervé Chevreau inaugure une nouvelle mosquée au 26 rue de l'avenir, à la place d'anciens hangars SNCF achetés et rénovés par la municipalité pour 2,8 millions d'euros en tant que "salle polyvalente mise à la disposition d'une association" comme le relate 20 Minutes dans un article titré "Obligé de tricher pour bâtir des mosquées".
Car le local est exclusivement consacré à la communauté musulmane en totale violation de la loi de 1905, et comprend une salle de prière de 700 mètres carrés abritée dans ce "centre culturel" avec des salles de classe, un salon de réception et une cuisine. IMS (Intégration musulmane spinassienne) gère les locaux.

Novembre-décembre 2010 : La mairie constate que la mosquée est accaparée par l'UAME (Union des Associations Musulmanes d'Epinay), qui a le soutien des fidèles, tandis qu'IMS a quitté les lieux. La ville se retrouve donc à financer une mosquée dont elle n'a même plus les clés ! Le maire a été pris à son propre jeu qui consistait à tricher avec la laïcité. La mosquée est fermée par la mairie.
Union des associations musulmanes d'Epinay-sur-Seine - See more at: http://www.lecourrierdelatlas.com/382126122012France-La-mosquee-d-Epinay-menacee-de-fermeture.html#sthash.qW8eeFjK.dpuf
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24 décembre 2010 : la mosquée réouvre. Hervé Chevreau a confié la gestion du lieu à une association, l’OGME (Organisme de Gestion de la Mosquée d’Épinay), émanant de la Grande mosquée de Paris. Il a confié cet organisme à un ami personnel, Mohamed Cherfaoui, qui choisit un nouvel imam à la place de celui qui officie depuis 15 ans dans la ville (limam Mustapha). Les fidèles estiment qu'il s'agit d'une atteinte à leur liberté de culte et continuent à soutenir l'UAME. Une deuxième atteinte donc à la loi de 1905. Les résistances se poursuivent et l'OGME quitte les lieux après quelques mois.

14 février 2011 : Alors que les tensions se poursuivent, suite à un incendie criminel, la mosquée ferme de nouveau, forçant les fidèles à prier sur le parking du 26 rue de l'avenir, avant de réouvrir après travaux, sans apaiser les tensions (reportage France 3). Mais là encore la mairie n'arrive pas à imposer ses hommes et l'UAME soutenue par une bonne partie de fidèles gère dans les faits la mosquée. Autre conséquence de ce litige, les dettes s'accumulent pour le règlement des factures d'électricité avec un impayé de 60 000 €.
L'UAME propose à la mairie de racheter la mosquée ou de conclure un bail emphythéotique, mais le maire oppose une fin de non recevoir.

26 septembre 2012 : Suite au dépôt de plusieurs plaintes pour dégradation des lieux, dont la dernière venait de la mairie exaspérée par la détérioration de serrures électromagnétiques, Nabil Abdellaoui, président de l'UAME, et Youssef el-Ouachouni, candidat communautariste du RCI (association membre de l'UAME) aux dernières législatives, sont interpellés. L'imam Mustapha manifeste devant le commissariat d’Epinay-sur-Seine, il est également placé en garde à vue

Décembre 2012 : Le maire ordonne à EDF de ne pas rétablir l'électricité, et fait couper l'eau. La commission de sécurité de la préfecture de Bobigny émet alors un avis négatif le 21 janvier 2013 et la mosquée est fermée pour la troisième fois. Les 1000 à 1500 fidèles musulmans que compte Epinay continuent de prier dans la rue, et l'UAME installe une tente de prière rue Maurice-Ravel, sur l'espace public.

Juillet 2013 : la mosquée réouvre, "de façon définitive" d'après Hervé Chevreau, mais la tente de la rue Ravel reste active.

On dénote donc plusieurs violations à la laïcité par l'actuel maire Hervé Chevreau : financement direct d'un lieu de culte par la mairie (achat du lieu, rénovation, entretien), mais aussi atteinte à la liberté de culte puisque le maire d'Épinay est allé jusqu'à désigner l'imam qu'il souhaitait voir assurer la prière.

Cela est une profonde atteinte aux fondements de la République et à la Constitution française.

Notons aussi que Hervé Chevreau ne réserve pas de telles atteintes qu'à la religion musulmane car on l'a vu récemment sur les écrans de télévision pour le Jour du seigneur au premier rang de la messe du 22 juillet, à Notre Dame des Missions d'Epinay. 
Bien sûr rien n'empêchait le maire d'Epinay-sur-Seine d'y participer à titre privé mais il était cette fois venu en délégation municipale entouré de deux membres du conseil municipal.



 


Une question au cœur des Municipales 2014


Il est évident que cette question sera au cœur des prochains enjeux électoraux pour les élections municipales qui auront lieu en mars 2014 :

- Comment Hervé Chevreau défendra-t-il ce bilan catastrophique et honteux, et comment le justifieront les partis qui le soutiendront (UDI, UMP, probablement FN) ?

- Le ou les candidats de gauche oseront-ils s'opposer à ce bilan, éviter les tentations communautaristes et dénoncer le financement d'un lieu de culte sur le budget municipal avec les deniers des contribuables spinassiens ? Si la mairie change de camp, des engagements seront-ils pris pour faire profiter le local du 26 rue de l'avenir à l'intérêt général, ou pour le vendre ?


Epinay Citoyen sera mobilisé tout au long des mois prochains pour suivre l'évolution de cette question dans notre ville et notamment à l'occasion des propositions des candidats aux municipales qui ne sauraient tarder dès l'automne prochain.

Restons vigilants, la banlieue fait partie de la République !!!

3, 2, 1 c'est parti !

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Fondé en juin 2013, le collectif Épinay Citoyen se mobilise pour promouvoir les thèmes qui lui sont chers et surveiller le respect des principes républicains : Liberté(s), Égalité, Fraternité, Laïcité, Solidarité, Éducation, Mixité, Lien social...

Indépendants de tout mouvement ou parti politique nous sommes des citoyens résidant à Épinay-sur-Seine (93) et particulièrement dans ses quartiers. Nous vivons au quotidien la situation sociale dans laquelle sont placées les populations défavorisées par la politique nationale et par les décisions locales.

Ce blog made in Épinay 93 est donc une tribune pour des articles mais aussi débats, témoignages, infos, annonces en tous genres pour les membres et les sympathisants du collectif Épinay Citoyen !

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