> Lila C., 34 ans. Elle vit à Épinay depuis 14 ans avec son mari et leurs 3 enfants. Elle a demandé rendez-vous au maire pour plaider sa demande de relogement puisqu'ils vivent à 5 dans un T3 (2 chambres). La réponse apportée par le maire a de quoi surprendre : "Madame, vous comprenez bien qu'à Épinay les Français sont en minorité, donc leurs demandes passent en priorité. C'est ce que m'a dit le maire, mot pour mot" nous a dit Lila.
Lila porte un nom à consonance étrangère. Elle est française et a toujours vécu en France. Son mari et elle travaillent en France et paient leurs impôts en France. Pourtant, pour le maire d'Épinay-sur-Seine, ils ne sont pas assez Français. "Il m'a aussi dit qu'il fait déjà beaucoup pour "nous" parce qu'il avait payé une mosquée" nous a aussi précisé Lila. Le problème, c'est qu'elle n'a pas parlé religion.
Mais ce n'est pas un cas unique. Il est impossible de citer tous les témoignages mais nous en avons encore retenu deux.
> Christian G. est un père de famille de 43 ans qui a perdu son emploi depuis presque 1 an. Originaire du Congo, il vit à Épinay-sur-Seine depuis l'âge de 21 ans. Il a profité de croiser le maire lors d'une fête de quartier pour lui expliqué sa situation. Il raconte :
"Le maire a un peu esquivé la discussion pendant la fête mais comme je suis pas du genre à lâcher prise et que ne je n'ai pas d'autres opportunités pour lui parler, je me suis pressé d'aller le revoir quand il est parti. Je lui ai demandé Monsieur le maire vous n'avez besoin de personne à la mairie, même pour un boulot difficile ? Et il m'a répondu : Désolé mais c'est pas les Tropiques ici, tous les boulots sont durs pour vous."
> Mais cela ne fait que confirmer son comportement face à d'autres personnes, par exemple une mère en difficulté qui nous a envoyé un message. Elle a deux enfants dont un handicapé et obligée de s'en occuper toute la journée, elle a du arrêter de travailler. Elle vit dans un logement au 3e étage, qui n'est pas adapté et où elle n'a pas la place pour installer un lit médicalisé. Pendant 4 ans, elle a fait plusieurs demandes de relogement sans succès. Elle a finalement obtenu un rendez-vous à la mairie. Lors de ce rendez-vous, la personne face à elle a fait la sourde oreille. Découragée, face aux mêmes réponses de ce service, elle part. En partant, elle passe devant la mairie et voit le maire monter dans sa voiture. Elle se précipite vers lui pour lui expliquer sa situation et voici ce qu'il lui répond :
"Le maire m'a dit Vous ne voulez pas travailler, c'est votre choix, mais vous pouvez pas demander qu'on vous aide dans ce cas. Vous ne comprenez pas qu'on est dans un pays où il faut travailler pour avoir des droits, c'est à vous de vous adapter. Elle lui répond : "Je travaille depuis que j'ai 16 ans mais depuis que j'ai été frappée par ce malheur je peux pas abandonner mon enfant, et sa maladie s'aggrave à cause du logement où on vit." Il est monté dans sa voiture et est parti.
Nous disposons de nombreux récits du même genre et qui montrent tous le même visage honteux du maire d'Épinay. Ce maire traite les gens d'une façon inhumaine et injurieuse et se montre très facilement limite dans ses propos ! C'est inacceptable mais que peuvent faire ces citoyens dans les situations où ils se trouvent, alors qu'ils craignent même d'avoir des problèmes avec leur bailleur si ils sont identifiés (pour cette raison les prénoms et certains détails ont été changés).